La chute du gouvernement Bayrou survient à un moment décisif pour le budget 2026. La Fapil rappelle que seule une volonté politique claire peut répondre à la crise du logement et appelle à la formation rapide d’un nouveau gouvernement
La démission du gouvernement survient alors que débute la discussion budgétaire, cruciale pour les politiques publiques du logement. Les priorités annoncées récemment par l’ex-ministre du Logement Valérie Létard – préserver MaPrimeRénov’, renforcer le Logement d’abord, soutenir le logement social et mobiliser l’investissement privé – risquent désormais d’être retardées.
Le retard dans l’adoption du budget aura de graves conséquences pour le monde associatif, fortement dépendant du soutien public. Environ 20% des associations adhérentes de la Fapil sont déjà en grande fragilité.
La Fapil appelle donc à la formation rapide d’un nouveau gouvernement et à l’adoption d’un budget 2026 ambitieux. Elle rappelle que les enjeux du logement dépassent les aléas politiques : l’accès à un logement digne et abordable doit être une priorité partagée par tous les gouvernements et l’ensemble des forces politiques. L’urgence n’est pas seulement de préserver l’existant, mais de changer d’échelle pour répondre à la crise du logement qui touche des centaines de milliers de ménages.
La Fapil se tient à la disposition des pouvoirs publics, et rappelle ses priorités :
- Soutenir les Plans Logements d’abord, qui ont, depuis 2017, permis à plus de 700 000 personnes en situation de précarité d’accéder à un logement stable.
- Créer un véritable statut du propriétaire bailleur solidaire, inscrit dans la loi, pour reconnaître et sécuriser l’engagement des propriétaires solidaires. Ce dispositif d’investissement doit être spécifiquement orienté vers eux, et non conçu sur le modèle de l’investissement privé classique.
- Conserver et renforcer le FNAP, outil opérationnel indispensable pour le logement social, qui a déjà fait ses preuves (logements PLAI, PLAI adapté, pensions de famille).
- Soutenir la production de logements sociaux et très sociaux, en donnant aux associations agréées Maîtrise d’ouvrage d’insertion l’accès au taux de TVA réduit à 5,5 % lorsqu’elles mobilisent des crédits Anah, la possibilité de souscrire plusieurs Livrets A comme les autres organismes HLM, et la prolongation de l’exonération de plus-value pour les propriétaires qui confient leur bien.
La Fapil demande que le prochain gouvernement reconduise un Ministère du Logement de plein exercice, capable de porter une politique ambitieuse et cohérente, à la hauteur des défis majeurs en matière de logement.